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Sursis
pour le "collectionneur" de
capsules de champagne
Le "collectionneur" de capsules, qui avait détourné plusieurs
milliers de muselets et de plaques destinées aux maisons de champagne,
a comparu hier devant le tribunal de Châlons, il a été condamné à quatre
mois d'emprisonnement avec sursis. Il devra en outre, payer 50.000 francs à la
société sparnacienne qui l'employait, en réparation
des préjudices moral, matériel et commercial.
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C'est
la passion des capsules de champagne qui valait à M. X et
son épouse
une comparution devant le tribunal de Châlons-sur-Marne vendredi
après-midi. Employé dans une société à Epernay,
productrice de ces objets qui recouvrent les bouteilles des principales
maisons de champagne, ce collectionneur avait eu l'idée de
se fournir directement à la source en prélevant directement
des plaques et des capsules sur son lieu de travail. Mal
lui en prit puisque l'entreprise, préoccupée
par une rumeur, décidait d'employer les services d'un détective
privé. Celui-ci remonta bien vite la filière des brocanteurs,
l'ancien métier de M. X dans lequel il conservait toujours un pied
par l'entremise de son épouse. Le trafic était découvert.
Un bien mince trafic selon la défense de Me Arnauld-Dupont, "qui
ne méritait pas les manchettes du journal". La partie civile
avoue que l'entreprise se serait passée d'une telle publicité dans
le contexte de crise des sociétés de champagne et de leurs
fournisseurs : "On fait la une des journaux parce qu'il y a une brebis
galeuse". "Qu'est-ce que 3000 capsules sur plus de 400 millions ?" rétorque
la défense en affirmant que les problèmes continueront encore après
cette affaire "car M. X n'est pas le seul à agir ainsi".
"Laissons tomber le champagne et vendons des plaques et des capsules de
champagne", suggère le procureur Patrick Poiret sidéré par
cette sorte de commerce mettant en jeu des bouts de métal recouverts d'une
pellicule de papier doré et vendus parfois plus chers que le vin lui-même. "Où sont
les valeurs ?", s'interroge t-il encore avant de requérir six mois
d'emprisonnement à l'encontre du principal interessé.
Le tribunal infligera finalement une peine de 4 mois avec sursis à M.
X et son épouse, ainsi qu'une somme d'environ 50.000F d'amende en
réparation des préjudices moral, matériel et commercial
enregistrés par la société.
(Extraits
du journal l'UNION paru à la date des faits) |